C'est le lendemain de la fameuse rencontre qu'Eden décida de téléphoner à son futur professeur de piano. Il se levait de bonne heure, se préparait pour aller aux cours. Aujourd'hui il n'avait cours que la matinée, cela lui laissait l'occasion de voir Kazuo. Eden avait un sourire béat sur son visage, que du bonheur d'avoir un rencard avec un beau garçon. A condition que l'on puisse appeler cela un rencard. Kazuo ne lui avait rien promit à ce sujet là. Mais le "je serai enchanter de m'occuper de toi" avait envoûté le blond et son fidèle esprit mal tourné. Il n'a pas su se concentrer au cours, revoyant sans le sourire du brun, ses joues rougies. On pourrait croire qu'il est tombé amoureux, mais il s'y refusait, c'est bien trop tôt et souffrir non merci. Les hommes sont le gros point faible d'Eden. Il n'avait pas mangé à la fin de matinée, était rentré chez lui avec qu'une seule image en tête : le joli minois de Kazuo. Trop impatient, il saisit son portable et composait le numéro de l'objet de ses pensées. Surtout ne pas dire n'importe quoi, au téléphone il se sent maladroit, allez savoir pourquoi. Il attendait se mordant la lèvre, le coeur battant, entendre soudain la voix de quelqu'un qui lui plait sans le voir est quelque chose de stressant à ses yeux.

- Kazuo ? C'est moi... Le "c'est moi' était presque un murmure.

Le brun disait avoir hâte de le revoir, mais il reste toujours un doute. Malgré son assurance, Eden avait toujours la crainte du rejet.

La nuit avait été étrange... Sans le prévenir, Edouard avait quitté les lieux, le laissant seul dans son immense appartement où il n'avait plus l'habitude d'être seul. De plus il ne répondait ni à ses appels, ni à ses messages, encore moins à ses mails... Et pas même son personnels n'avaient idée du lieu où il était. Son sommeil fut donc court et troublé par des cauchemars en tout genre, et le soleil, en se levant, darda ses rayons chauds sur le regard vide et fatigué du petit pianiste qui avait des cernes aux yeux et la peau blanche. Alors qu'exceptionnellement après s'être tourné et retourné dans son grand lit vide toute la matinée, il décida de prendre du café pour se réveiller quand midi sonna et c'est avec surprise qu'il aperçut le numéro d'Eden. Alors il voulait sérieusement qu'il lui donne des cours? Attendris, le petit pianiste attrapa son téléphone et décrocha.

- Eden... Je suis content de t'avoir au téléphone, dit-il en souriant de plaisir malgré son air fatigué. Comment tu vas? C'est pour les cours que tu m'appelles? Eh bien, je suis un peu souffrant aujourd'hui mais si ça ne t'embête pas, tu peux venir chez moi, dit-il tranquillement en ouvrant les volets. On se donne rendez-vous dans deux heures d'accord? Juste le temps que je range mon appartement, rit-il légèrement avant de lui donner l'adresse. Tu... Tu viendras alors? Souffla-t-il avec hésitation, espérant qu'il sera là: il ne voulait plus être seul.

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{hrp: ta réponse est très bien et ne t'en fais pas si c'est court d'accord? Je pense que mes réponses ne sont pas très longues non plus :/ mais ya plus personne ici donc on s'en fiche de la limite de lignes de rp mdr okay? ;)}

Dès qu'il eut raccroché avec lui, Kazuo sentit un poids s'enlever de sa poitrine et il prit une profonde respiration avant de sourire légèrement. L'heure de faire le ménage venait de sonner. Prenant un balai, il fit tous les sols de son appartement puis nettoya la salle de bain et sa chambre avant d'enchaîner avec la cuisine et le salon. Quand même, il avait une certaine image à avoir alors il n'était pas question qu'un grain de poussière vienne tout casser! Motivé par cette activité qui lui vidait l'esprit, le petit pianiste passa presqu'une heure et demi à tout arranger avec soin et préparer même un gâteau au chocolat pour après la leçon s'il voulait manger un morceau et rester encore un peu avec lui.

Tout seul... Pendant plusieurs mois, après avoir cru être tombé deux fois sur le grand amour, voilà que ce dernier venait de s'envoler sans dire un mot, sans nouvelle. Rien... Encore une fois... Peut-être que quelque chose clochait chez Kazuo au fond. Soupirant doucement, il se frotta la nuque et se posa sur son piano: il ne voulait plus penser aux déceptions, il voulait simplement être heureux... Mais de toute évidence, c'était trop demandé. Peut-être qu'il ne méritait pas... La sonnette le sortit de ses pensées et il esquissa un léger sourire en s'avançant vers la porte, essayant de se pincer les joues pour se donner un peu de couleur mais sans succès.

- Eden, je suis content que tu sois là, lui sourit-il doucement en ouvrant la porte. Comment vas-tu? Entres, viens, fit-il en s'écartant pour l'inviter dans son appartement, refermant tranquillement derrière lui.

Eden était face à l'habitation de Kazuo, il respira un grand coup et appuya sur la sonnette. Il n'a pas eu à attendre longtemps avant que son hôte lui ouvrit.

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- Je suis content d'être là moi aussi. Répondit-il avec un grand sourire.

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Kazuo se recula, l'intimant à entrer. Tout était propre et bien rangé, le petit appartement d'universitaire du blond faisait pâle copie à côté. L'atmosphère était paisible, tout comme son propriétaire. Son regard se figea sur le piano qui trônait fièrement dans la pièce. Avoir un comme celui-la devait revenir cher. Il sourit en pensant à sa bonne vieille guitare qui arrivait à la fin de sa vie. C'était qu'elle était déjà âgée, elle appartenait à son père autrefois. Peut-être qu'un jour lui aussi aurait un lieu de vie bien rangé où s'y poser avec des beaux instruments bien entretenus. Sa vie actuelle est trop mouvementée, il venait à peine d'emménager dans cette ville, vivement qu'il ai finit ses études pour trouver un job et une maison rien qu'à lui. Il n'avait pour seuls revenus l'aide financière de ses parents, chose normale pour son âge, mais il voulait être indépendant à tous les niveaux. Son attention se reporta sur son hôte.

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- Tu vis seul ici ?

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Il espérait au fond de lui que oui, il savait que Kazuo était célibataire c'était déjà ça. C'est jalousie ne s'est jamais manifestée avec ses anciens amants, il s'accroche vite mais lui, se fait délaisser sans savoir pourquoi. Son coeur n'est pourtant jamais brisé, il se dit " je n'ai plus qu'à trouver un autre" et tourne la page. Il a déjà un ou deux partenaires dans cette ville alors qu'il venait d'arriver, et n'est pourtant jamais satisfait et se fait jeter. "Peut-être que ce sera différent cette fois-ci." pensa-t-il en croisant le regard de Kazuo.

{hrp: désolée pour le retard}


Petit rayon de soleil dans sa morne vie, Kazuo était vraiment content. Lui souriant avec entrain malgré son air pâle et les cernes sous ses yeux, le petit pianiste l'invita à entrer chez lui avant de refermer la porte derrière lui, frottant légèrement ses mains sur son pantalon avant de remonter le gant de sa main gauche et de le guider près de son piano, pièce centrale de son appartement.

Vivait-il seul ici ? Que répondre... Détournant brièvement les yeux, il croisa les bras autour de son torse en se mordant les lèvres avant de rejoindre son piano et de s'y asseoir, effleurant les touches.

- Avant quelqu'un habitait avec moi mais plus maintenant... Cela me fait un peu étrange de vivre seul ici alors que c'est immense, sourit pauvrement avant de toussoter.

Il ne voulait plus penser à ça, cela lui faisait beaucoup trop mal au cœur... Esquissant un rapide air de musique pour se changer les idées, Kazuo finit par se tourner vers lui en lui souriant, l'invitant à s'asseoir à côté de lui.

- Allez viens là toi, je vais t'apprendre déjà les bases d'accord ? Et si ça fonctionne bien, peut-être que je réussirais à t'apprendre un petit air ou deux avant la fin de la journée, rit légèrement en inspirant profondément.

La journée s'annonçait bien alors il n'y avait pas de raison de déprimer après tout... Tout irait bien avec Eden, il en était sûr.

Le jeune homme qui se tenait près d'Eden semblait triste. Rien qu'à cette seule phrase, le blond comprit qu'il s'agissait d'une déception amoureuse. Son hôte tentait de trouver une contenance à son mal être, si bien qu'Eden se demandait s'il fallait rester ou non. C'était peut-être encore un peu trop tôt pour lui. Il ne supportait pas de voir la détresse chez quelqu'un auquel il tenait, ce n'est pas pareil lorsqu'on s'occupe d'un patient, chose qu'il fera dans quelques années. Pris dans ses pensées, il sursauta presque au son du piano. Les doigts de Kazuo dansèrent sur les touches noires et blanches, amenant un air délicat et agréable à l'écoute. La musique s'arrête et le musicien prit la parole, guidant Eden qui se sentait tout à coup maladroit. Il sourit et rejoint son nouveau professeur.

Comme il l'avait pensé, le piano était un instrument difficile. Il faut être doux, précis, et à la fois agile, chose qu'Eden n'a jamais pratiqué avec sa bonne vieille guitare électrique des années 70. Il avait juste acquis de la dextérité, chose qui en soit n'est pas mal du tout. La leçon se passait plutôt bien malgré que le blond n'ai jamais appris le solfège, il avait appris par lui même, les règles strictes du piano le décontenançait par fois, mais il prenait son mal en patience, c'était juste une question d'habitude. Et pour ce qui était de la concentration, c'était encore plus difficile, normal, il était juste assis à côté de son béguin, les hormones travaillent dans ces cas là.

Eden essayait de reproduire les gammes de son gentil professeur, les fausses notes étaient présentent, mais la motivation aussi. Son regard se perdait souvent sur les longs et fins doigts du pianiste. "Il a vraiment des jolies mains" pensa Eden. En fascination, il ne s'aperçu pas tout de suite que sa main s'était posée sur la sienne, interrompant la mélodie.

Sous l'air surpris du jeune professeur, Eden regretta son geste. Il avait agi sans réfléchir et les conséquences étaient visiblement troublantes pour Kazuo. Eden se maudissait aussitôt, il était évident que Kazuo souffrait et lui essayait de le charmer. Bon, ce n'était pas vraiment un geste conscient mais tout de même, il avait la sensation d'avoir dépassé les limites.

- Désolé. Ca ne me regarde pas.

Il en profita pour rebondir sur la justification du pianiste, il n'avait pas remarqué le côté sibyllin de la chose, et c'était tant mieux. Il sourit sous le compliment, lui des jolis doigts ? A choisir il préférait les mains du pianiste, même si l'une d'entre elle était cachée sous un gant. Il fut surpris de sentir ses doigts se croiser aux siens, la chaleur et la pression de sa main. L'atmosphère avait soudain changée du tout au tout. Il lâchait sa main, déconnecté Eden ne réagissait plus, ne sachant si c'était la stupeur ou l'envoûtement qui l'avait emmener si loin dans ses rêveries.

Il revint à la réalité au rapprochement de Kazuo. Était-il toujours dans ses songes ? C'était trop beau pour être vrai, il lui fait carrément des avances. A quoi pensait-il ? "Mais à toi, juste à toi" pensa-t-il sans prononcer le moindre mot. Il se perdit dans le regard bleu qui le berçait. Ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Il fermait les yeux. Il avait déjà oublié qu'il regrettait l'acte précédent, car il mis fin à l'écart entre leur deux visage et embrassa doucement son professeur, sans penser à ce que ce geste représentera quelques instants plus tard.

L'instant ne dura qu'un moment, qui paru court pour Eden, mais il respectait la volonté de Kazuo qui le repoussait. N'avait-il pas aimé ce contact ? "J'embrasse si mal que ça ?" pensa Eden avec légèreté, après tout, la situation n'était pas si dramatique que ça, enfin, il essayait de s'en convaincre. Le petit pianiste était secoué, plus que ne l'aurai imaginé le blond. C'est qu'un baiser voulait signifier bien plus pour lui.

Il ne comprenait que trop les dires de Kazuo, c'était pareil pour lui : coeur brisé, pleurs mais lui, n'était pas seul, il se consolait dans des relations basées sur une seule chose : l'attirance et l'acte qui en suit. Il ne s'en plaignait pas, mais n'en était pas heureux non plus. Il rêve du grand amour, mais il faut croire qu'il n'est pas fait pour cela.

- Je suis désolé, j'aurai du comprendre que ce n'était pas ce que tu voulais.

Compatissant, il le voyait cacher son visage de ses mains, il n'avait certainement pas fait le deuil de sa déception amoureuse. Pourquoi ne s'était-il pas rendu compte de cela, il s'est montré égoïste, il n'avait pensé qu'à lui, le mieux était de se retirer, de ne plus faire souffrir davantage Kazuo.

- L'amour n'est pas pour moi non plus, t'en fais pas pour ça.

Il soupira, la mine déconfite du pianiste ne lui rappelait que trop son propre coeur malmené. Il voulait néanmoins être l'épaule contre laquelle Kazuo pourrait se reposer à l'avenir. S'ils se sentaient mal-aimés, alors autant s'entraider.

- Je vais y aller, mais sache que tu peux me considérer comme un ami. Je serai là pour toi dès qu'il le faut.

Sur ce, Eden se leva, prêt à partir.

- Non, ne part pas !

Paniqué, Kazuo bondit vers lui et se colla contre son dos, enroulant ses bras autour de son ventre pour se presser contre lui, fermant les yeux en essayant de retrouver son souffle. Non, il ne voulait pas se retrouver de nouveau seul, il haïssait la solitude et le froid qui en résultait. Non... Il voulait qu'Eden reste avec lui... Il le voulait tellement... Se mordant les lèvres en crispant ses poings contre son vêtement, le petit pianiste s'apaisa de plus en plus en restant étroitement blottit contre lui.

- Je ne veux pas être seul... Restes avec moi Eden... Je t'en prie... Murmura-t-il doucement en frottant son nez contre son dos, encore un peu crispé par la peur. Ce n'est pas ton baiser qui m'a dérangé tu sais ? Tu embrasses vraiment très bien, je te le promets... Mais on n'embrasse que les gens dont on est amoureux non ? Et je ne veux plus être amoureux... Ca fait trop mal au cœur... Souffla-t-il avant de le relâcher légèrement pour faire le tour et se presser contre son torse, s'enfouissant contre sa chaleur. Je te donne ce que tu veux... Mais ne me laisse pas... Restes avec moi...

Il espérait qu'il accepte de rester avec lui, il avait besoin de sa chaleur autour de lui, il avait besoin de faire autre chose, de se changer les idées... Il avait besoin d'Eden...

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{hrp: désolée pour la petite taille}

Il était paniqué. Il était triste et apeuré. Il y avait une moins une certitude inébranlable dans cette situation : il ne voulait pas être seul, pas encore une fois. Pressé contre Eden, tremblant et suppliant, il priait mentalement toutes les divinités possibles et inimaginables pour que son élève soit d'accord et reste avec lui. Il était près à se taire et à aller beaucoup plus loin sur le plan physique pour le convaincre de ne pas le laisser seul dans cet immense appartement, dans le silence et le froid. Il ne voulait plus avoir mal... Se pressant contre son torse, fermant les yeux en restant cramponné à lui, le petit pianiste frissonna doucement sous ses doigts, appréciant la crasses et se décrispant légèrement : devait-il en conclure qu'il restait avec lui finalement ? Cependant ses paroles lui mirent le doute : s'il ne veut pas faire ça, devait-il comprendre qu'il allait le planter là ? Ses bras se serrent autour de lui. Kazuo soupira d'un air soulagé en comprenant qu'au final il restait en sa compagnie, cela lui faisait chaud au cœur. Fermant les yeux en s'enfouissant de plus belle dans ses bras, l'étudiant savoura la chaude quiétude de cette étreinte, appréciant d'être enfin avec quelqu'un qui était doux et gentil avec lui.

- On reste ensemble alors d'accord ? Jusqu'à ce qu'on aille mieux... Murmura-t-il doucement en souriant, profondément soulagé.

Desserrant légèrement la prise, Kazuo recula jusqu'au canapé et s'y laissa tomber, entraînant Eden dans sa chute. Puis, une fois touts deux dessus, il enlève ses chaussons et se blottit de nouveau contre lui, s'enfouissant dans ses bras comme perdu bénissant le retour du nord. C'était tellement mieux ainsi...

- Qu'est-ce qu'on fait du coup ? On continue la leçon ? Où on fait autre chose? Finit-il par lui demander après de longues et délicieuses minutes à végéter dans ses bras.

C'était tellement bon de sentir cette paire de bras si assuré autour de son corps si frêle, cette chaleur qui le détendait et le rassurait : il n'était pas seul et Eden semblait vouloir que du bien au petit pianiste. Rassuré de savoir qu'il avait bien l'intention de rester en sa compagnie, Kazuo se permit de se calmer et les fit basculer sur le canapé pour pouvoir s'étirer voluptueusement dans ce câlin absolument divin, comme un gros chat profondément heureux. Oui, s'il devait réapprendre à aimer quelqu'un, il faudrait que ce soit une personne comme son élève, comme Eden parce que c'était une personne vraiment formidable... Souriant doucement en se pelotonnant contre lui, le petit pianiste ferma les yeux en savourant l'étreinte, oubliant peu à peu ses soucis et ses déceptions amoureuses, savourant toujours plus le câlin si chaud et tendre qu'il y avait entre eux.

C'était tellement bon de ne pas se sentir si seul et abandonné de tous...

- J'ai pas très faim à vrai dire mais mon médecin dirait qu'il faut que je me force à manger pour rester en bonne santé... Grimaça-t-il légèrement avant de relever les yeux pour lui sourire. Je peux te faire à manger moi aussi si tu veux ! Ou alors on peut faire à manger ensemble, lança-t-il joyeusement avant de se lever pour aller fouiller dans son frigo.

Faire à manger à deux c'était toujours plus drôle que tout seul ou à faire pour un autre et puis ça pouvait les rapprocher et les faire passer un bon moment ensemble. C'était ce qui importait pour le petit pianiste : qu'il s'entende bien et continue de se fréquenter parce qu'il se sentait seul et avait vraiment besoin de quelqu'un pour lui tenir compagnie, pour qu'il ne soit plus seul. Dieu qu'il détestait ça, d'être seul et abandonné...

- J'ai envie de poisson, ça te dit ? Avec du riz et une sauce à la crème... Et un gâteau au chocolat en guise de dessert ? Demanda-t-il à haute voix en fouillant dans ses placards et son frigo en se tortillant dans une danse imaginaire, fredonnant vaguement en continuant de fouiller le temps qu'Eden lui dise ce qu'il lui plairait.

C'est dans ces moments là qu'on oublie toutes ses déboires amoureuses et ses soucis, et c'est la première fois qu'Eden vit un de ces instants. Se forcer à manger, un médecin ? Il est vrai que Kazuo était fort mince mais Eden ne s'attendait pas à ça. Il sentit la colère monter en lui, c'est certainement à cause de celui qui lui a brisé le coeur. Il allait être là pour Kazuo et il l'aidera à guérir, il se l'était promis à ce moment là.

Il retrouva le sourire en voyant le jeune homme se lever avec entrain, cuisiner ensemble était une excellente idée. Il le suivit et le regardait sortir les ingrédients du frigo et du placard.

Sa gourmandise était revenue au galop. Il fixait Kazup gesticuler un peu partout dans la cuisine, en fredonnant un air connu, il trouva cette scène adorable. Il mit fin à la distance entre eux en l'enlaçant par la taille par derrière. Son contact lui manquait déjà.

Lui murmura-t-il dans l'oreille avant de la lui mordiller.

Kazuo avait toujours eu une santé fragile et, suite à son accident par rapport aux cicatrices sur sa main, il avait eu une profonde dépression qui avait aggravé son état. Son médecin ne le lâchait plus... Et depuis qu'il était rentré la dernière fois pour trouver son appartement complètement vide de son amant et du petit, sans nouvelles d'eux, il avait sauté tous ses repas, roulé en boule dans le canapé dans un plaid gris perle, ne dormant pas, attendant en silence... Soupirant en secouant la tête, le petit pianiste releva le visage pour le regarder en souriant : faire la cuisine pour quelqu'un d'autre le motiverait sûrement à manger, en tout cas ça soulagerait son médecin qui ne cessait de piquer des crises d'hystérie rageuse face à son état de santé et des menaces qu'il réaliserait si jamais l'étudiant ne mangeait pas. Mais avec Eden chez lui... Oui, il y avait une chance que les choses changent un peu.

Motivé, il se leva du canapé et alla dans sa cuisine ouverte, fouillant dans ses placards en se trémoussant ridiculement, il ne put s'empêcher de sursauter de surprise en sentant ses bras autour de lui, rougissant légèrement quand il lui mordilla l'oreille. Que... Frissonnant en gémissant doucement, les joues écarlates, Kazuo posa ses mains sur les siennes croisées sur son ventre et n'osa plus bouger, le laissant faire. Est-ce que finalement il lui manquait ? Il voulait un rapprochement physique pour avoir envie de rester avec lui ? Il était perdu sur ce coup-là, ne sachant que dire ou quoi faire, mais il devait avouer que cela lui manquait un peu le contact doux et chaleureux de quelqu'un qui vous appréciait un minimum. De cette façon il se sentait moins seul et moins malheureux, et il le remerciait en silence, caressant doucement ses doigts des siens en respirant plus calmement.

Il devait quand même faire le repas...

Détachant doucement ses doigts, il se retourna dans ses bras pour lui faire face, sentant ses mains sur ses reins et plongeant ses yeux dans les siens en lui souriant tranquillement malgré ses cernes.

- Cadeau... Dit-il doucement avant de poser ses lèvres sur les siennes, l'embrassant tendrement et brièvement avant de rompre l'échange, continuant de sortir les ingrédients pour préparer leur repas, un peu plus détendu.

Au fond, Kazuo commença à penser que pour garder quelqu'un dans sa vie, ami ou amant, il valait mieux faire donnant donnant, récompenser leurs attentions en échange d'un acte de sa part : en l’occurrence avec Eden, un baiser pour le remercier de ses câlins. Peut-être qu'en se montrant docile et ouvert à un rapprochement physique, on finira par l'aimer un peu plus longtemps et sincèrement...

- Tu veux bien faire chauffer le riz s'il te plaît ? Je m'occupe de préparer la viande, lui dit-il en commençant à sortir les poissons congelés, fredonnant.

Toujours occupé à encercler de ses bras Kazuo, Eden ne remarqua pas ses rougeurs suite à ce contact affectueux. Leurs doigts se touchaient assez chastement, de la façon de deux jeunes hommes perdu par l'amour et les douleurs qu'il avait causé auparavant. Comment retrouver le courage de s'abandonner dans les bras de quelqu'un alors qu'un précédent amant vous a laissé tomber au lieu de vous rattrapez et de vous aimez ?

Il doit bien exister une façon de guérir ses blessures, de les cicatriser et de, enfin, les oublier. Eden ne savait pas comment faire, mais il trouvera avec Kazuo un remède, c'est tout ce qu'il espérait.

Kazuo se retourna alors, enlaçant à son tour Eden. Il le fixait de ses grands yeux bleus, et déjà, Eden craquait. Il eut même un frisson au contact de ses lèvres douces. Il s'agissait d'un vrai baiser, pas un de ceux que l'on donne sans réfléchir ou par automatisme. Cela procurait à Eden un bien fou, il se sentait vivre, et cela fait trop longtemps qu'il n'avait pas vécu ce sentiment. 

Eden commença à chauffer l'eau afin de cuisiner le riz, sous la demande de Kazuo. Ca fait tout drôle, on aurait un petit couple, partageant les tâches ménagères ensemble. Quelle est cette sensation divine ? Eden regardait un instant Kazuo préparer le poisson, il avait bien envie de curry tout à coup, après tout, ça se marie avec le reste nom ?

Dit-il en s'amusant de la rime qu'il venait de dire.